Le 15 janvier 2007

Unknown Soldiers, Matthew Carr, Profile Books Limited

Messieurs,

Nous vous écrivons en réponse à la lettre de vos avocats datée du 3 novembre 2006, qui attirait notre attention sur des allégations contenues dans le livre intitulé Unknown Soldiers (« le Livre »), écrit par Matthew Carr et publié en août de l’année dernière par Profile. Ce Livre contenait, à la page 286, des allégations auxquelles vous attribuez la signification suivante :
  1. Le cheik Khalid Bin Mahfouz était soupçonné d’être un financier des terroristes. Ses comptes auraient été vérifiés par le gouvernement saoudien, qui a décelé un déficit de 3 millions de dollars, un montant équivalant aux sommes versées à des organisations caritatives islamiques servant de façade à Osama bin Laden.

  2. Le cheik Abdulrahman Bin Mahfouz, fils du cheik Khalid, a été accusé par le ministère des Finances américain d’être impliqué dans la gestion d’une organisation caritative islamique, Blessed Relief, qui détournait des fonds vers Al-Qaeda.
Comme les notes de bas de page du Livre l’indiquent, l’auteur, dans ses recherches qui sont à l’origine des allégations, s’est fondé sur le livre de Michael Griffin, Reaping the Whirlwind : Afghanistan, Al Qa’ida and The Holy War (Pluto Press, 2003). Vos avocats ont expliqué que ce fondement était déplacé. Bien que nous ne l’ayons pas su au moment de la publication, Pluto Press a présenté à vos clients, en mars 2004, ses excuses pour avoir formulé des allégations sur le financement du terrorisme. Vos avocats ont également attiré notre attention, à cet égard, sur les excuses qui vous ont été présentées par Associated Newspapers ainsi que par Jean-Charles Brisard et d’autres.

Profile est une maison d’édition sérieuse et n’a aucune envie de publier des informations fausses ou inexactes. Les allégations en cause ont été initialement publiées de bonne foi. Cependant, ayant reçu la lettre de vos avocats et lu les informations qui l’accompagnaient, nous reconnaissons à présent que les renseignements sur lesquels se fondaient ces allégations étaient inexacts. Ayant reconnu ce point, Profile a mis fin à la diffusion du Livre.

Profile est en outre prête à détruitre tous les exemplaires existants du Livre, soit détenus par nous, soit se trouvant dans l’entrepôt de nos distributeurs, ainsi que tous les exemplaires invendus qui nous sont renvoyés. Bien que nous ne puissions garantir sans équivoque, en raison de la façon dont fonctionne la chaîne d’approvisionnement, qu’aucun exemplaire ne restera en vente, nous avons pris toutes les mesures en notre pouvoir pour empêcher la publication d’autres exemplaires.

Par ailleurs et en accord avec notre démarche fondée sur la bonne foi, dès que nous avons reçu la lettre de vos avocats, nous avons pris des mesures immédiates pour empêcher la publication d’autres exemplaires par d’autres éditeurs. Le texte a été modifié pour toutes les futures éditions, y compris celles qui sont prévues mais non encore publiées aux Etats-Unis et en France, afin de faire en sorte que toute référence à vos clients a été supprimée du Livre.

Matthew Carr et Profile admettent que la famille Bin Mahfouz toute entière condamne catégoriquement et sans réserve le terrorisme dans toutes ses manifestations, qu’aucun membre de cette famille n’a, à aucun moment, apporté sa collaboration à une organisation terroriste, et que cette famille n’a jamais eu de raison de croire que les fonds qu’elle a versés pendant des années à des organisations caritatives très diverses, notamment Blessed Relief (également connue sous le nom de « Muwafaq Foundation »), ont été utilisés à d’autres fins que les buts caritatifs auxquels ils étaient destinés.

Nous nous efforçons de publier des ouvrages selon les normes les plus strictes, et de ne pas utiliser d’informations inexactes ou trompeuses. Nous regrettons qu’ici, nous n’avons pas atteint ce but. Nous vous prions d’accepter nos excuses les plus sincères pour l’affliction et l’embarras ainsi causés. Nous sommes heureux de pouvoir résoudre cette affaire sans devoir passer par un procès, et vous confirmons que, sous réserve des restrictions ci-dessus, Matthew Carr et Profile s’engagent à ne pas publier à l’avenir ces allégations, ni d’autres allégations similaires à votre sujet.

Afin de souligner nos regrets, nous avons accepté de vous verser des dommages et intérêts et, au titre des frais juridiques d’un montant raisonnable que vous avez encourus pour traiter cette affaire, une contribution que vous avez convenus de reverser à l’UNICEF.

Nous vous prions d’agréer, Messieurs, l’expression de nos sentiments distingués.

Stephen Brough
Directeur et secrétaire général
Matthew Carr


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