DE L'ÉDITEUR
USA Today Magazine, Mars 2005

« Le marché des idées » et « le flux libre et sans entraves de l'information » sont des concepts qui doivent être prix au sérieux par tous les journalistes. Nous les prenons certainement au sérieux ici au magazine USA TODAY. Nos pages sont conçues pour servir de forum libre à n'importe quel groupe d'individus, à n'importe quelle préoccupation, organisation, etc. ayant une opinion responsable. Nous aimons que nos articles soient écrits par des experts dans leur domaine, bien que cela ne soit pas une condition pour être publié dans notre publication. Plus important, sans doute, est le fait que nous n'avons pas de penchant politique. Les opinons personnelles, et les inclinaisons politiques, scientifiques et religieuses du personnel, de la rédaction et des administrateurs, ainsi que de l'éditeur ne servent en aucune manière d'indicateur ou de censeur pour ce qui apparaît dans nos pages. Ce dernier point ne peut pas être trop souligné. Si quelqu'un a quelque chose à dire, nous voulons, que vous, les lecteurs, vous l'entendiez et que vous décidiez par vous-mêmes de son intérêt et de sa valeur.

Cela étant dit, nous avons toujours la responsabilité, en fait, une sérieuse responsabilité, d'assurer la validité de tout article mis sous presse. La controverse est une chose, les faits non corroborés en sont une autre.

Notre article principal du numéro de novembre 2004, dans la section des affaires nationales, était intitulé, « Le Président et les terroristes : Est-ce que George W. Bush a des liens d'affaires avec Ousama bin Laden ? » Il a été soumis par Marc Umile, un réalisateur de documentaires qui a récemment écrit le livre, « Bush Unplugged! The True Patriot's Guide to George W. Bush (Bush débranché ! Le guide de George W. Bush pour les vrais patriotes) ». Le tollé qui a suivi la parution de l'article a été presque immédiat. Deux entités qui se sont senties particulièrement dénigrées par l'article de monsieur Umile et qui nous ont contacté pour exprimer leur outrage et leur mécontentement, ont été le groupe Carlyle et monsieur Khalid Bin Mahfouz. Nous ne sommes certainement pas surpris par ce genre de réaction. Lorsque nous imprimons des articles d'opinion sur les affaires et la politique, il n'est pas rare que les sentiments soient forts et dans ce cas, à juste titre. Depuis la création de USA TODAY, il y a plus de 25 ans, notre solution à ce genre de situations est restée la même. Les parties offensées doivent s'exprimer dans leur propre article ou en écrivant une lettre au rédacteur. Là encore, le concept de forum libre nous sert de guide. Le groupe Carlyle a choisi d'écrire un article détaillé pour dissiper ce qu'ils considéraient être des mythes qui circulaient dans les médias au sujet de leur société. C'est une histoire bien écrite et fascinante sur leur société, qui se trouve à la page 22 de ce numéro. Monsieur Bin Mahfouz, par contre, nous a fait envoyer par son avocat une lettre passionnée pour clarifier qui il est et qui il n'est pas (voir ci-dessous).

À USA TODAY, nous sommes profondément désolés si la réputation monsieur Bin Mahfouz ou de celle de sa famille a été endommagée ou celle du groupe Carlyle, à cause de l'article en question.

Le pouvoir de la presse est juste cela : il est puissant. C'est pour cela quelle doit aussi être exacte.

Wayne M. Barrett,

Publisher et Editor-in-chief

Lettre du Timothy J. Finn, Avocat de Khalid Bin Mahfouz

« J'écris pour répondre à la déclaration concernent monsieur Khalid Bin Mahfouz faite dans un article intitulé « Le Président et les terroristes » par Marc Umile qui est paru dans le numéro de nombre 2004 du magazine USA TODAY. L'article réfère à monsieur Bin Mahfouz comme un à   « financier terroriste », affirmant qu'il « a été identifié par les services de renseignements saoudiens et américains comme bailleur de fonds de nombreuses organisations terroristes islamiques, y compris le réseau d'Al Qaïda d'Ousama bin Laden. »

En fait, monsieur Bin Mahfouz est un homme d'affaires connu et respecté et un citoyen d'Arabie Saoudite qui a été président du conseil d'administration de la plus grande banque d'Arabie Saoudite, la National Commercial Bank d'Arabie Saoudite (qui n'est pas comme l'article le proclame une « banque canaille »). Monsieur Bin Mahfouz n'a absolument aucune connexion avec Ousama bin Laden ou Al Qaïda. Sa famille et lui ont publiquement condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, et particulièrement les événements monstrueux du 11 septembre 2001. Ni monsieur Bin Mahfouz ni aucun membre de sa famille n'a jamais été désigné par le gouvernement des Etats-Unis ou tout autre gouvernement comme étant un supporter du terrorisme. En fait, à notre connaissance, monsieur Bin Mahfouz n'a jamais fait l'objet d'une enquête du gouvernement américain concernant le terrorisme.

L'article soutient aussi qu'en octobre 1999, il y a eu des rapports dans les médias indiquant que monsieur Bin Mahfouz avait été placé en « résidence surveillée », après qu'un contrôle ordonné par la famille royale saoudienne, avait découvert que monsieur Bin Mahfouz et d'autres personnes avaient transféré des fonds à Al Qaïda. Ces affirmations sont entièrement fausses et sans aucun mérite. Monsieur Bin Mahfouz n'a jamais été placé en résidence surveillée d'aucune sorte et la direction de la National Commercial Bank d'Arabie Saoudite ont démenti à plusieurs reprises qu'un tel contrôle ait jamais eu lieu.

L'article déclarait, en outre, qu'un des  fils de monsieur Bin Mahfouz faisait partie du conseil d'administration de la fondation Muwafaq, qui a été désignée par le ministère des finances américain comme étant une opération de couverture pour transférer des fonds à Al Qaïda. En fait, la fondation Muwafaq n'a jamais été désignée par les Etats-Unis, les Nations Unies, la Communauté Européenne ou toute autre organisation gouvernemental comme étant une organisation qui supporte le terrorisme. La fondation Muwafaq, qui a terminé ses activités en 1998, n'était pas une « opération de couverture  », mais une organisation caritative respectée qui travaillait pour combattre la faim et la maladie avec d'autres organisations caritatives bien connues, y compris l'Organisation Mondiale de la Santé, UNICEF, et le programme mondial de nourriture de l'ONU, Save the Children et autres organisations.

Finalement, l'article soutient que monsieur Bin Mahfouz est marié à la sœur d'Ousama bin Laden. En fait, monsieur Bin Mahfouz n'est marié à aucune sœur d'Ousama bin Laden, et Ousama bin Laden n'est marié à aucune des sœurs de monsieur Bin Mahfouz. Plusieurs grandes publications ont imprimé des rectifications en ce qui concerne cette allégation, y compris le Washington Post, le Wall Street Journal, le Sunday Independent (Eire), Fortune magazine, le Los Angeles Times, le Mail on Sunday, et Penguin Books. Ces rectifications ainsi que d'autres rétractions et excuses après des déclarations similaires à celles de monsieur Umile, sont toutes disponibles sur le site web de la famille Bin Mahfouz ( www.binmahfouz.info ).

Inutile de dire que des allégations comme celles de l'article sont très pénibles pour monsieur Bin Mahfouz et sa famille. Nous sommes consternés que monsieur Umile a ignoré l'information disponible au public réfutant ses affirmations et qu'il n'a pas essayé de contacter monsieur Bin Mahfouz ou ses représentants en ce qui concerne les déclarations faites dans son article. »

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